[av_heading heading=’Comment développer son leadership ?’ tag=’h1′ link_apply= » link=’manually,http://’ link_target= » style=’blockquote modern-quote modern-centered’ size= » subheading_active=’subheading_below’ subheading_size=’14’ margin= » margin_sync=’true’ padding=’10’ color= » custom_font= » av-medium-font-size-title= » av-small-font-size-title= » av-mini-font-size-title= » av-medium-font-size= » av-small-font-size= » av-mini-font-size= » av_uid=’av-jwg57whd’ admin_preview_bg= »]

Interview de Julien Trotta, directeur de l’entreprise Appia Management

Propos recueillis par Lina Jamaleddine, responsable communication et marketing chez Appia Management

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Selon-vous, qu’est-ce que le leadership ?

Selon moi, le leadership c’est la capacité à entraîner les autres, à découvrir leur potentiel insoupçonné et à se dépasser. J’ai un attachement particulier au leadership positif avec ses leaders qui amènent les autres à devenir meilleurs et à s’apprécier.

Donc selon-vous être un leader c’est être un élément moteur ?

Non. Selon moi être un leader c’est avoir un impact positif sur les autres. C’est révéler quelque chose en eux, plus que de les entraîner. C’est plus qu’être un simple moteur.

Mais alors, qu’est-ce qu’un bon leader ? Quelles sont ses qualités ?

Les qualités d’un bon leader c’est avant tout l’ambition, la confiance en soi, la force intérieure, la vision, l’excellence relationnelle, l’intégrité, la capacité à créer une confiance collective et il faut que le leader soit un excellent communiquant.

Le leader peut-il avoir des moments de faiblesse ?

Les vrais leaders ont des moments de faiblesse. Il ne faut pas confondre être un leader et être un surhomme. On peut être leader et être vulnérable. Pourquoi ? Parce que les personnes soi-disant invulnérables ne peuvent pas entraîner dans la durée car les êtres humains ne peuvent se dépasser qu’avec force et faiblesse. On ne peut pas jouer au robot dans la durée à moins d’exploser, de tomber dans les addictions ou de courir au burn out ou au cancer. A moins d’être un psychopathe, mais dans ce cas le leader finira soit en dictateur soit en échec.

Mais être un bon leader est-ce une caractéristique innée ou acquise ?

Il y a de l’inné et de l’acquis. Toute histoire politique, militaire et managériale montre toujours que tous les grands leaders ont été inspirés par d’autres leaders. Donc, oui le leadership se transmet.

Dans ce cas, existe-il une technique de management afin d’être un bon leader ?

Le leadership et le management sont deux choses différentes. Le leadership va au-delà du management. L’idéal serait d’avoir un leader appuyé sur un bon manager comme nous pouvons le voir souvent dans des duos président / directeur général par exemple.

Comment communiquer efficacement afin d’être un bon leader ?

Pour un leader, la communication c’est la base, comme les gammes sont la base d’un bon musicien. Apprentis et virtuoses se distinguent par le souffle, le sens, l’incarnation, la vision… et le grain de folie pour aller au-delà de ses espérances et repousser les frontières. Les grands leaders réussissent l’impossible.

Charles-Albert Poissant disait « Voir le possible là où les autres voient l’impossible, telle est la clé du succès. »

Comment peut-on aider quelqu’un à devenir un bon leader ?

D’abord en lui apprenant à se connaitre et notamment en le plongeant dans des situations difficiles qui l’obligeront à se regarder en face. Il faut le mettre dans une situation difficile qui l’oblige à se regarder en face et surtout à construire sa force intérieure car n’est fort que celui qui a traversé l’adversité et notamment la solitude. En mettant le leader dans une situation où il devra se confronter, négocier, pour comprendre qu’il n’est qu’une toute petite partie du Tout et que le leadership est intimement lié à cette connexion au Tout et à plus grand que soi. Enfin, il faut lui faire faire des paris impossibles pour qu’il développe cette capacité à rêver en grand.

Comme Steve Jobs disait « Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. »

Comment peut-on apprendre à devenir un meilleur leader ?

Pour devenir un meilleur leader il faut commencer par se choisir des modèles et les étudier. Il faut lire les biographies de nos héros et apprendre de leurs réussites et de leurs échecs. Je crois que l’être humain est profondément social et l’inspiration et l’imitation sont deux grandes sources d’apprentissage.

Il faut oser prendre des risques car il n’y a jamais de leadership dans le confort. Il faut aller chercher et accepter des missions pour lesquelles on n’est pas à l’aise pour apprendre, construire sa confiance en soi et se connaitre parce qu’on ne se rencontre soi même que dans les difficultés. Bienvenu à l’échec ! En effet, c’est dans l’échec qu’on révèle les bons leaders. Les managers cherchent à éviter les échecs alors que les leaders acceptent les échecs et s’en nourrissent. C’est vraiment dans l’échec que la volonté et la colonne vertébrale se construisent. Dans les vraies situations où l’on se sent seul, on voit qu’on est avec soit même, donc on avance. La réussite permanente est le meilleur moyen de ne pas se rencontrer, alors qu’échouer permet de tester d’autres manières de faire.

« Le succès modifie les gens tandis que l’échec révèle qui ils sont vraiment. » (Mark Twain)

Etes-vous plus sollicité par un public féminin que masculin pour des questions de leadership ?

Les deux mais les femmes se posent souvent plus ces questions-là. Il est vrai qu’il y a encore beaucoup de travail à faire pour que les femmes se sentent aussi légitimes que les hommes à devenir des leaders. Ça change très vite mais il y a encore un sacré héritage à solder. Je constate que beaucoup de femmes sont très ouvertes à se confronter à elles-mêmes et à leurs difficultés, ce qui est leur grande force pour construire un leadership durable.

A votre avis, pourquoi êtes-vous sollicité en plus grande partie par des femmes ?

Historiquement les femmes ont plus reçu les injonctions de « soit parfaite » et les hommes de « soit fort ». Dans ce sens elles sont donc plus nombreuses à vouloir s’améliorer et à demander conseil pour cela.

Comment articuler le leadership et l’égo ?

Il faut une bonne dose d’ego pour être un bon leader mais trop d’ego est antinomique avec le leadership parce que le leader est toujours relié à quelque chose de beaucoup plus grand que lui-même et il en a conscience. Les gens ne vont pas se dévouer ou mourir pour un ego mais pour une cause (le groupe, la communauté, l’entreprise, une idée, un dieu, une philosophie, une croyance). Jamais on ne meurt pour quelqu’un. L’un des leviers les plus puissant du leadership c’est quand le leader se dévoue à la communauté d’hommes et de femmes qu’il dirige ou qu’il sert (notamment les clients ou la société). Le leader donne envie aux autres de se dépasser pour cette communauté.

Travaillez-vous avec une méthode personnalisée afin de développer son leadership ?

Nos méthodes d’intervention sur le leadership passent d’abord par la connaissance de soi, la franche confrontation avec ses limites et ses zones d’ombre, la franche confrontation aux autres, le développement du courage, la levée de tous les freins qui peuvent entraver l’ambition. La compréhension de ses valeurs et de ses motivations et la recherche du sens.

Nous ajoutons à cela un travail sur la capacité à porter une vision, à communiquer de manière inspirante et à créer les conditions de la confiance collective.

Lorsqu’un leader prend conscience d’un conflit au sein de son équipe comment doit-il faire pour désamorcer la situation sans prendre parti ?

Une des caractéristiques du leader c’est de tirer les autres vers le haut et d’être convaincu que la personne a la ressource pour résoudre le problème elle-même. Le leader n’est pas en concurrence avec l’équipe et il n’a donc pas besoin de faire à leur place. Il n’a pas besoin de prouver qu’il sait faire. Il délègue facilement ses responsabilités et pousse ses équipiers à trouver des solutions eux-mêmes.

Comment gagner confiance en soi pour développer son leadership ?

Une des clés de la confiance en soi c’est d’acquérir des compétences et d’engranger des victoires. Tous les petits défis relevés, les actions entreprises avec succès, le travail effectué pour apprendre à mieux réaliser une tache construisent lentement mais surement la fondation de la confiance en soi. Avoir confiance en soi c’est se savoir capable et cela ne se construit qu’en réalisant. La confiance en soi réelle se construit beaucoup dans le travail. La confiance en soi qui ne s’appuie pas sur des réalisations concrètes c’est de l’imposture, de la vanité et cela conduit tôt ou tard dans le mur. Chaque être humain a plus ou moins une blessure de reconnaissance qui vient de l’enfance et la confiance en soi profonde passe aussi par un travail permettant de reconnaître cette blessure, de l’accueillir avec bienveillance et de lui laisser sa place. La blessure non conscientisée entrave l’ambition ou peut conduire à des comportements pathologiques. Bienvenu à la vulnérabilité !

Mais alors, comment savoir si on a le bon niveau d’estime de soi ?

L’estime de soi c’est s’accepter comme on est avec ses forces et ses faiblesses. Nous n’avons donc jamais trop d’estime de soi. L’estime de soi c’est cette capacité merveilleuse à s’aimer soi-même dans ses qualités, ses réussites, ses limites, ses échecs et ses zones d’ombre. C’est l’acceptation inconditionnelle de soi sans culpabilité. C’est clairement une des clés du bonheur. Les grands leaders ont souvent une connaissance aiguë de leurs limites et le leadership authentique rêve ce mystère de se voir comme le levier, le transmetteur de plus grand que soi-même.

Y-a-t-il des enjeux spécifiques lorsqu’il s’agit de coacher un dirigeant ? Quels sont-ils ?

Les dirigeants qui sont en coaching ont en général une bonne gestion de leur ego sinon ils ne seraient pas en coaching. Ils n’auraient pas sollicité le regard d’un tiers.

Certains dirigeant ont cette force de demander et de rechercher la confrontation pour grandir. Pour d’autres c’est la qualité de l’alliance entre le coach et le dirigeant qui va permettre au coach de mettre en lumière des axes d’amélioration.

Comment faire en sorte que nos collaborateurs aient envie de nous suivre en tant que leader ? Est-ce qu’un leader peut entraîner tout le monde ?

Non clairement et probablement plus les leaders ont cette conscience de la liberté des autres à qui ils donnent les mêmes libertés qu’à eux-mêmes, plus ils peuvent être suivi. Aucun leader n’a jamais cherché à forcer personne à le suivre, sauf les dictateurs, et la différence fondamentale entre un leader et un dictateur c’est que le leader donne envie à une liberté et à une conscience de le suivre et le dictateur la contraint par la force, par la peur et le fantasme.

Comment se positionner en leader lors d’une prise de poste ?

Lors d’une prise de poste il faut très vite poser ses valeurs et ses principes de fonctionnement pour établir les règles du jeu. Il faut affirmer le plus rapidement possible les éléments fondamentaux d’une vision interne. De plus, il faut réagir immédiatement à tout ce qui pourrait être contraire à ses principes et ses visions et notamment être capable d’arrêter des projets ou de défaire des décisions qui sont incohérentes avec ce plan.

Comment mesurer la progression et les résultats des personnes coachées ?

Tout simplement par leur impact mesurable. Les appréciations de leur écosystème et de leur part et leur degré de confiance en eux.

Selon-vous, combien y a-t-il de styles de leadership ?

Je crois profondément qu’il y a autant de styles de leadership que de personnes. La clé est de trouver sa vérité à soi, son sens personnel, sa mission pour le monde et de vouloir entraîner les autres dans cette mission (apporter un nouveau service à des clients, résoudre des problèmes jamais résolus, simplifier la vie, etc.)
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